[RP] Les Chroniques de Mexerion

Messages : 1311 Date d'inscription : 28/09/2009

Chronique I : La genèse

Citation :: "Ci-gît l'enfant déchu, le brave émancipé.

Icare est mort et son essence dissipée,
Mais il n'est parti sans laisser de descendance.
Son jeune fils porte en son sein, l'âme éternelle :
Il vainquit Thanatos, goûtant la renaissance…
Son heaume en renferme, les clés et les séquelles."

Ode Sylphide I
Ωδή Συλφίδα Πρώτη

Il n'a jamais vu son vrai visage.
Aussi loin qu'il ait cherché dans ses souvenirs, il n'en a pas eu l'occasion.
Ses précepteurs lui changeaient son heaume intégral dans la plus profonde obscurité, à chaque fois qu'il grandissait trop. Obscurité dans laquelle il a d'ailleurs passé la moitié de son enfance et de son adolescence.
Ses mentors ne lui ont donné que son nom, Ikarion.
Tout le reste, la famille, les proches et la vie elle-même sont un mystère pour lui, il ne connait l'extérieur que par le peu de temps qu'on l'a laissé errer dans une cour fleurie. De sa mère il ne sait absolument rien et de son père seulement qu'il en porte le nom. Il a reçu une éducation très complète, une formation intensive dans l'art du combat, dans l'art de la dialectique.

Sous prétexte qu'il est exceptionnel, Ikarion doit être caché du reste du monde.
Car de ce qu'il a compris, le jeune homme a passé une épreuve que tous les autres avant lui ont failli...
Il est la clé de la renaissance.

L'humanité doit ignorer son existence, l'humanité doit ignorer d'où il vient.
"L'humanité"... ses précepteurs lui martelaient celà, comme s'il n'en faisait pas totalement partie, et d'ailleurs il n'en avait aucune notion. C'est un jeune homme froid, qui parce qu'il n'a jamais reçu de sentiments, n'en exprime pas lui-même, une muraille insensible, qui ne vit que par le raisonnement et le concret.

Cependant, au fur et à mesure que le temps passe, son raisonnement le pousse à se poser des questions :
Y a-t-il au delà des murs qui me servent de foyer, un enseignement que les Hommes ne peuvent m'apporter ?

Les jours de questionnements internes se succèdent et aucune réponse ne lui parvient, de sa logique, qu'il croyait infaillible. Dans la continuité de ces hésitations et remises en question, un jour de pratique du combat corps à corps, Ikarion est pris d'un accès de folie, qu'il ne cerne pas lui-même.
Epée en main, il transperce son adversaire. Ce dernier est terrorisé autant par la surprise de l'acte que par l'acte lui-même. Il ne devait pas y avoir de sang.
Alertés par les cris du combattant moribond, la garde débarque dans la salle d'armes.

Ikarion excelle en la matière et par une série d'enchaînements se défait de ses ennemis en très peu de temps.
Il ne réfléchit plus... Il ne sait ce qui le pousse à faire ca...mais il continue...
Courant dans les couloirs, il cherche une porte de sortie, mais elles se ressemblent toutes.
Ayant écarté de son passage une dizaine de gardes, il trouve enfin la Grande Porte du bastion où il est enfermé.

Il l'ouvre, et s'enfuit à toutes jambes...

Sa condition physique lui a permis de s'éloigner suffisamment pour permettre de faire un arrêt.
Il suffoque, il est exténué... il reprend ses esprits.

Que m'est-il arrivé ? Qu'est-ce qui m'a poussé à fuir ? A les tuer tous ?

Les anciens m'ont parlé de la liberté... serait-ce celà ??

Il se rendait compte, à tête reposée, que la liberté, prônée par ses mentors, ne lui avait jamais été appliquée... Qu'ils avaient été les parfaits tyrans qu'ils dénoncaient...Et il se rendait compte qu'il y prenait goût...

Tous textes par .Ikarion.

Chef .AnGmAr. Messages : 470 Date d'inscription : 28/07/2009

Bravo ! J'aime beaucoup ! Tu es vraiment un bon RPiste, on a de la place si un jour tu veux changer de carrière :p ( ==> ok je sors, pas taper les IC)

Messages : 1311 Date d'inscription : 28/09/2009

Chronique II : Errance et persécution.
Chapître I : La lumière.

Citation :: "Vagabonder mène un homme à la découverte.

Le spadassin masqué, avance d'un pas alerte,
Se déplace sans cesse et scrute l'horizon,
Cherchant la nouveauté, à chaque front franchi.
Car la stabilité, n'est rien qu'une prison,
Cage inconcevable dont il s'est affranchi."

Ode Sylphide II

Voilà plusieurs jours qu'Ikarion s'est enfuit.
Son bastion et les jours sombres qu'il y a vécu sont à présent derrière lui.

Il marche et ne s'arrête que pour demander de quoi se nourrir à quelque âme charitable.
Il se déplace le long des grands axes routiers, là ou il est sur de trouver des gens avec qui échanger, des gens à découvrir.
La plupart d'entre eux cherchent à l'éviter : un homme dont le heaume ne peut être ôté par son possesseur est quelqu'un d'inquiétant, un criminel potentiel, et Ikarion ne comprend pas cette peur, car il ne connait aucun des acquis de la société. Il s'est lâché seul dans la nature, et n'a aucune mesure de sa propre condition.

C'est éprouvant, il est refoulé par ceux qu'il estime ses semblables. Mais il trouve un certain piment à cette vie d'errance, il apprend chaque jour des choses qu'il n'aurait jamais connu dans son cocon surprotecteur.

Il revient dans une enfance qui lui a été gâchée, ou le monde s'ouvre à lui et il s'emerveille.

Ikarion sent les éléments, même si ce plaisir est bloqué en partie par son heaume, il sent la nature, il sent la vie… encore une renaissance pour lui.

Mais face à cette vie de rêve qu'un jeune homme peut mener, le passé refait rapidement surface…
La liberté est une chose dont il n'a en réalité qu'une vague notion, ce que lui ont enseigné les anciens était à mille lieux de ce qu'il peux ressentir actuellement, de ce qu'il peut ressentir dans une situation réelle.

Obnubilée par la découverte sans cesse alimentée, sa logique reprend le dessus au bout de 2 semaines, et il se rend bien compte qu'on doit le chercher, qu'il ne doit pas s'éterniser sur les axes principaux de la région. En résumé, il arrive à la conclusion qu'il ne sera réellement libre que lorsque les anciens l'auront oublié, ou plutôt une fois qu'il s'en sera débarassé.

Déboussolé, désorienté, en proie au doute et à l'incertitude, il décide de s'engouffrer dans le premier massif qui s'offre à lui, à la fois attiré par le côté sauvage et impénétrable de cette nature, et apeuré à l'idée qu'au moment même on le traque sûrement non loin de là.
Il espère y trouver tranquilité, réconfort, réflexion, et le temps nécessaire pour s'adapter au nouveau monde qui n'attend que lui.

Il veut apprendre la vie, le monde, par lui-même, mais il n'a pas de repères et personne n'a idée de son existence pour lui en donner…sauf les anciens… mais il ne veut plus d'eux, ni de leurs enseignements obscurantistes.

Tous textes par .Ikarion.

Messages : 1311 Date d'inscription : 28/09/2009

Chronique II : Errance et persécution.
Chapître II : L'étau se resserre.

Citation :: "Tout chasseur doit avoir, pour vertu, la patience,

Car traquer est un instinct, non pas une science,
Et la victime pas toujours celle qu'on croit.
Il est vain de suivre le gibier pas à pas,
De ne se concentrer sur la seule proie,
Pour comprendre enfin qu'elle n'était qu'un appât."

Ode Sylphide VI

L'aube est rouge aujourd'hui, un peu trop rouge à son goût.
Un cavalier, sur le haut d'une colline, fixe droitement le massif de Kanghall.

Aypham Dooglas sent une brise légère caresser son visage, ses cheveux bataillant au bon vouloir des courants d'air.
Voilà une quinzaine de jours qu'il suit sa cible, dont il piste la trace tant bien que mal.
Derrière lui, une douzaine d'hommes, des mercenaires, surentrainés, les meilleurs dans leur domaine.

Aypham Dooglas est à la tête d'une troupe chargée de retrouver un fugitif qualifié d'extrêmement dangereux par l'Ordre des Anciens, pour qui il travaille.
Voilà des siècles que sa maison d'armes sert l'Ordre, et il n'échappe pas à la tradition.
Les Dooglas ont toujours été, ou ont toujours employé, des mercenaires ultra-compétents, des guerriers que l'on disait redoutables, et insaisissables.

Ces derniers braillent, déblatérent des inepties et vantardises aussi loufoques que nombreuses, le tout en consommant les provisions riches en graisses qu'ils tirent de leurs besaces.
En voyant son second avaler une longue gorgée de vin, il les reprend vivement.

-Qu'est-ce que c'est que ces manières camarades ? Vous osez boire alors que notre proie est là-bas, en train de nous filer entre les pattes ? Où est votre professionnalisme ?

Les hommes, rattrapés soudainement par leur mission, cessent leurs railleries et rangent leurs affaires avec une rapidité étonnante.

Il lance encore une fois, un regard pénétrant en direction du massif et ,se fiant à son instinct, Aypham se retourne vers ses compagnons et leur fait un geste de la tête.
Il prend la direction du massif, au galop, suivi de près par la douzaine d'hommes qui l'accompagne.

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Ikarion, comme par reflexe, frémit, sans vraiment comprendre pourquoi.
La seule chose qu'il sait, c'est que quand cette étrange sensation le saisi, il doit se débrouiller pour s'éloigner de l'endroit où il est.
Un mauvais augure, un frisson de danger.

Il ramasse son petit paquetage, empoigne son épée, éteint son feu et reprend la route, dans la forêt, à flanc de montagne.
Alors qu'il marche, Ikarion se dit qu'il serait temps de couper court à cette éternelle poursuite.
Il veut aller là où il veut quand l'envie lui prend, pas quand il se sent pourchassé.
A partir de cette frustration, une idée lui vient en tête…

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-Là ! Dans cette petite clairière… susurre un des éclaireurs d'Aypham.
L'homme a déniché les restants d'un foyer de feu, les braises les plus basses encore tièdes.
-C'est encore chaud dit Aypham, et faisant signe à ses hommes : fouillez les environs, en ordre et avec précaution.
Quelques minutes après, les mercenaires reviennent bredouilles, avec une mine qui leur devient familière : celle du gibier qui leur a échappé…encore une fois.
-Bon, le foyer est encore chaud, cette fois, on était pas loin de lui tomber dessus.
-Il doit être encore dans les parages, on devrait fouiller dans un plus grand rayon, chef.
-Non non, je l'ai déjà dit, on se sépare juste ce qu'il faut. Ce gredin doit attendre le moment ou nous serons suffisamment éloignés les uns des autres pour nous fondre dessus un par un.
-Il commence à relâcher la pression, on va l'avoir !

Cette phrase, retentit comme un message d'espoir, l'espoir de mettre la main sur ce fugitif étrange qui leur filait entre les mains, à eux, pourtant si experts.
Il remontènt en selle et suivent les traces de pas laissées dans la boue et les petites branches brisées par le passage du mystérieux paladin.

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Ikarion devait se rendre à l'évidence qu'en forêt, les indices qu'il laissait se multipliaient par rapport à la plaine. Son plan n'était donc plus de chercher à fuir mais, au contraire, à provoquer le contact.
En forêt, tout est bien plus compliqué, il décida alors de forcer ceux qui le chassent à se mettre à nu, dans un environnement hostile.
A cet effet, il choisit un des trois éperons rocheux qui surplombent la forêt du massif, qu'il avait déjà parcouru, pour mener à bien sa tactique. Et il comptait sur ses ennemis pour le suivre dans son piège.

Tous textes par .Ikarion.